Un délice immaculé pour une forêt enneigée
J’aime la nature, la beauté de tous les paysages, mais l’endroit où je me sens le plus en harmonie avec elle, c’est dans la forêt. Peut être parce que j’y mets les pieds depuis toujours. Petite, mes parents me promenaient sur ses chemins sinueux. Des balades en luge dans la neige aux escapades à vélo dès les beaux jours, c’était dans la forêt que cela se passait. Les moments de partage les plus riches, d’instants volés au quotidien, le temps passé avec les gens que j’aime, ont toujours eu lieu au milieu des arbres. Au cœur de la vie.
Aujourd’hui encore, j’habite à la lisière du bois. Est-ce un hasard ou une évidence ? Toujours est-il que dès que j’ai du temps libre, je m’y rends. J’y puisse ma force, j’y laisse mes soucis. J’en ressors apaisée, pleine de vitalité. La forêt est source de réjouissance à chaque saison. Au printemps les bourgeons laissent apparaître les jeunes pousses vert tendre, qui accrochent la lumière. Les coucous et les anémones recouvrent le sol d’un tapis fleuri. Il est alors bon de s’asseoir sur le tronc d’un arbre mort, et d’écouter les oiseaux sortir de leur torpeur hivernale. Il est temps de cueillir les jeunes orties et les feuilles d’ail aux ours. Puis vient l’été. On cherche alors la fraîcheur des bois, abrités du soleil par l’épais feuillage des arbres. On est escorté par les papillons et les insectes tout au long des balades. Les bordures des chemins sont parées de jolies fleurs colorées. On brave les épines pour ramasser quelques mûres dans les buissons. A l’automne, on défit la pluie, parés de nos bottes en caoutchouc, le chapeau enfoncé sur la tête. On profite d’un coup de bourrasque pour amasser un panier de noix. Les connaisseurs cherchent des champignons dans les sous-bois humides. Les autres se contentent de les regarder. Et puis vient l’hiver. Cette fois c’est la douceur que l’on recherche. Alors que le froid nous glace, bien emmitouflés, nous sommes protégés du vent. Dénués de leurs feuilles, les arbres nous offrent une vue dégagée. On peut alors apercevoir des chevreuils ou même des sangliers, si nous réussissons à nous faire discrets. Le calme règne. Tout y est silencieux.
Autant la forêt m’effraie parfois - seule, je m’y sens vulnérable - autant je m’y sens chez moi, dans mon milieu… Etrange sentiment ambivalent.
En tout cas, ces derniers temps, j’ai pas mal profité du temps sec et ensoleillé, j’ai observé des rouges-gorges et des mésanges, je me suis promenée dans la neige, qui a tenu seulement dans les bois. C’est en foulant l’autre jour ce beau sol immaculé, inondé par les rayons du soleil, que j’ai pensé à ce dessert épuré :
Doux comme la neige, frais comme l’hiver, piquant comme le froid
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Cheesecake au double citron, selon Lilibox
qui s'est inspirée de Natalia, qui s'est inspirée de Loukoum°°° ...
Je vous retranscris les proportions originales puis les miennes entre parenthèses
Pour la recette originale, c'est sur la food box (et aussi dans les casseroles qui chantent!)
Pour un moule à charnières de 20cm (moule de 18cm):
Base :
- 200g de spéculoos (150g)
- 4 cuillères à soupe de beurre mou (50g)
Appareil :
- 500g de ricotta
- 250g de mascarpone ( 560g d’un mélange Philadelphia® +Tresana® )
- le zeste finement ciselé d’un citron non traité (pareil)
- le jus de 2 citrons (jus de citron… à l’œil et au goût !)
- 120g de sucre (90g)
- 4 œufs (3)
- 1 pincée de sel (pas mise)
Crème :
- 1 œuf
- 70g de sucre
- 65g de beurre
- le jus et le zeste d’un citron non traité
Réduire les spéculoos en miettes au mixer. Mêler intimement le beurre mou à la poudre de spéculoos pour en faire une pâte. Recouvrir le moule (fond et bords) de papier sulfurisé. Appliquer avec une cuillère la pâte sur le fond en remontant sur les bords le plus régulièrement possible (hum, hum) Réfrigérer.
Détendre les fromages au fouet avec le sucre puis y verser le jus de citron et les zestes. Incorporer un à un les œufs. Bien mélanger. Sortir le moule du réfrigérateur et verser l’appareil dedans. Placer dans un four préchauffé à 165°C pendant une heure environ. Le centre du gâteau doit être tremblotant et les bords juste pris. Eteindre le four et y laisser refroidir le gâteau, la porte entre-ouverte. Réfrigérer 48h.
Préparer la crème au citron : faire fondre le beurre à feu doux avec le jus et les zestes de citron. Fouetter l’œuf avec le sucre. Quand l’ébullition est atteinte dans la casserole, verser le mélange sur l’œuf battu et remuant vivement. Reporter sur feu doux et remuer sans cesse, jusqu’à ce que la crème prenne. Laisser tiédir. Sortir le cheesecake du réfrigérateur et la napper avec la crème en lissant à la spatule. Décorer avec des perles argentées et remettre au froid jusqu’au moment du service.
Ce que j’en dis : Dès que je l’ai vue, j'ai su que je ne serais pas déçue par cette recette. Le sucré des biscuits contre-balance très bien l’acidité du citron. La texture apportée par la Tresana® et le Philadelphia® se rapproche le plus - à mon goût - de ce que je recherche. (dense et onctueux à la fois) Ces deux fromages sont semblables. J’ai utilisé les deux ensemble parce que je n’en avais pas assez d’un seul mais j’imagine qu’en en choisissant un, le résultat sera assez proche. Ne faites pas l’impasse sur la couche de crème au citron, qui apporte la touche acidulée juste nécessaire pour parfaire l’équilibre de ce gâteau. Au final : une strate croustillante et sucrée, subtilement épicée - une couche épaisse et moelleuse, aux saveurs douces et un nappage piquant qui réveille les papilles.